Sly au pays des chochottes

Entre une version alternative du Joker qui serait tombé dans une cuve d'encre indélébile et un sosie maléfique de Martin Scorsese (mais sans les lunettes), notre Spartan préféré a fort à faire dans ce film de science-fiction et d'action particulièrement survolté.

Sylvester Stallone est fidèle à lui-même et assure le spectacle avec grand fracas (en mettant parfois à mal son rôle de gros dur, d'où une certaine auto-dérision qui fait bien rire). Face au Sly, Wesley Snipes en fait des tonnes et apporte la touche psychédélique au film avec ses accoutrements improbables et ses répliques hilarantes. Tandis que le duo que forme le héros avec Sandra Bullock est très attachant, dynamique et fonctionne bien. Cette dernière fait aussi beaucoup rire en essayant d'utiliser des expressions du é qu'elle écorche maladroitement ("vous me cassez les coudes !"). Le trio d'acteurs s'amuse beaucoup avec ces personnages délicieusement caricaturaux et ça se voit.

Le ton comique du film est particulièrement réjouissant, tout comme son second degré qui est pleinement assumé tout du long. Mais au-delà de son aspect divertissement sans prise de tête, le film possède aussi un vrai fond et soulève des questions d'éthique concernant les dérives de l'évolution de notre société, comme la recherche de la sécurité à tout prix et la fin progressive de nos libertés. Action, déconne (Oh !) et réflexion en même temps, que demander de plus ?

Autre point positif, le design futuriste des décors et des engins n'en fait pas trop, ce qui permet de garder une certaine crédibilité dans la forme. À ce niveau-là, le film a très bien vieilli et peut se targuer de ne pas avoir l'aspect kitsch de certains films de science-fiction de cette époque.

Avec son rythme trépidant (on ne voit plus le temps er dès l'introduction), son action prenante, ses bonnes grosses punchlines qui tuent, son humour qui fait constamment sourire et sa bonne dose de destruction (Michael Bay approved), ce film est un Monument de la science-fiction des années 90 (et du genre en général, n'ayons pas peur des mots). Un film culte que je revisionne avec plaisir chaque année et qui me fait toujours éprouver la même jubilation. Et je tiens à préciser que mon amour fou pour Sandra Bullock n'influence en rien mon objectivité sur le film.

Loin d'être un navet (ou autre appellation peu flatteuse), Demolition Man est à mon sens un grand film d'anticipation et d'action dont beaucoup sont és à côté, préférant le regarder de haut en relevant des défauts qui n'en sont pas vraiment (ou qui peuvent facilement se transformer en qualités). C'est bien dommage pour eux, mais il en faut pour tous les goûts...