Il y a deux façons d'aborder le film de Soderbergh, me semble-t-il.
Soit y voir une œuvre esthétique et déroutante, débordant de pistes et longtemps indécis quant à son dénouement, se transformant sur la tard en un thriller classique donc forcément un peu décevant.
Soit un exercice de style assez brillant, un thriller respectant bon nombre de l'habituel cahier des charges mais somptueusement paré d'une véritable vision artistique.
(il y a aussi, bien sûr, la possibilité de voir dans tout ça quelque chose de raté et boursoufflé mais, n'entrant pas dans cette catégorie, je laisserai le soin à d'autres de développer cet angle).
Exercice de pills
Car oui, le style définit ce film.
Non seulement c'est un film de genre qui ne manque pas de personnalité, mais il est impossible de er sous silence son aspect esthétique. Il devient assez rare qu'identité visuelle ne rime pas avec pauvreté formelle. Les cadrages, les couleurs, l'habillage sonore pour ne citer qu'eux, forment un tout homogène qui parvient à n'être ni putassier ni racoleur.
Sans être proprement débordant d'originalité ou de surprise, Soderbergh rend une copie plus qu'honnête, détonant dans une filmographie jusque là un peu à bout de souffle.
Un sorte de pilule du lendemain pour un réalisateur à nouveau fécond ?