Je crois pouvoir officiellement annoncer que je suis entré dans la catégorie des vieux cons. Le cinoche des années 2020, ce n’est décidément pas pour moi. Écrans verts à toutes les sauces, scènes d’action interdites aux épileptiques et humour qui tache pour que le résultat soit plus fun, je ne suis décidément pas client. Je suis d’autant plus chafouin que j’aime plutôt les films d’aventures, mais les nouvelles décennies ne parviennent pas à retrouver la recette miracle des années 1970 ou 1980. J’ai entendu parler d’Indiana Jones comme modèle pour la réalisation de ce film. Un modèle, une référence, bien évidemment pour le film d’aventures. Mais là, on est où ? On est nulle part. Tous les ingrédients sont pourtant sur la table : on reprend le bon principe des chercheurs de trésors, on fait voyager nos personnages aux quatre coins du globe, d’un côté les aventuriers aveuglés par leur quête, et de l’autre de vrais ou faux antagonistes, et l’ensemble est emballé. Sur le papier, on reprend les bonnes recettes de l’ami Spielberg ou de Zemeckis, mais le résultat est à mille lieues.
D’abord, arrêtez avec vos effets spéciaux qui donnent sans cesse l’impression d’être dans un jeu vidéo plutôt que dans un film. On n’y croit pas une seconde et c’est un souci majeur. Ne croyez pas, ensuite, que de vous déplacer dans des lieux cinégéniques suffit pour créer de l’aventure. Écrivez un véritable scénario avec des péripéties dignes de ce nom. Ici, le groupe de chercheurs trouvent quelque chose, leurs poursuivants se pointent, ils se battent et arrivent à s’enfuir avant de se retrouver au point suivant : un peu mince, évidemment comme scénario ! Côté personnages, on reprend les clichés inhérents au genre (les membres de la famille qui se chamaillent ou les futurs amoureux qui débutent leur relation en se détestant ; le traitre ; le faux antagoniste) et on remue pour laisser le charme agir. Inutile de dire que le charme n’opère évidemment jamais et que les liens entre ces différents personnages terriblement creux sont sans saveur. Sans compter certains personnages totalement transparents ou, pire, purement inutiles. Et puis on ajoutera qu’on en a assez de voir à longueur de films tous ces gens se faire des prises de kung-fu, donner des coups de MMA ou être capables de les encaisser. C’est vraiment fatigant.
Le résultat est donc excessivement décevant et n’arrive pas à la cheville de qu’on savait faire il y a désormais plusieurs décennies. Ce n’est pas totalement nul cependant et ça se suit assez facilement, à condition de ne pas être exigeant. On a simplement le sentiment de regarder un téléfilm dopé aux amphétamines, autrement dit boosté par son budget qui lui donne une dimension autre. Toujours est-il que ce type de titres n’a pas les honneurs des salles de cinéma, ce qui en dit, malgré tout, assez long sur l’avis même des producteurs sur ce qu’ils pondent. C'est donc eux qui auraient donc clairement besoin d'une cure de jouvence pour retrouver les recettes oubliées. Quant à Guy Ritchie, au lieu de tourner deux films par an, il ferait mieux, lui aussi, de retrouver sa fraîcheur d'antan.