Aussi bien sur le fond que dans la forme, ce film est magnifique. Il s’agit d’un drame romanesque parfaitement écrit et réalisé, qui raconte la rencontre en 1919 à Quedlinburg, petite ville allemande, d’un rescapé français de la grande guerre avec une jeune autochtone. Point commun de ces deux âmes en peine : Frantz, défunt soldat germanique, ancien ami d’Adrien et avec qui Anna devait se marier.
Le ton est mélancolique – appuyé par un noir et blanc splendide que la couleur vient trouer par moment – mais on est loin de s’ennuyer. Le scénario réserve même un twist à mi-parcours et un peu de suspense à la fin.
La musique de Philippe ROMBI est superbe, tout en restant discrète ; elle est en parfaite harmonie avec les images, et souligne bien le romantisme du film.
Côté interprétation, Pierre NINEY est impeccable, mais c’est surtout Paula BEER – mieux qu’une révélation – qui impose sa présence délicate et sa beauté classique.
Par ailleurs, François OZON a l’heureuse idée de tourner en langue étrangère, ce qui donne toute son authenticité au long métrage. En effet, il n’y a rien de moins crédible que ces films – américains en général – qui font parler des personnages allemands en anglais.
Sous le couvert d’une romance – originale – Frantz délivre un message pacifiste sur les relations franco-allemandes. C’est un excellent millésime du réalisateur-scénariste français.