Tourné entre les deux premiers films de la série des Don Camillo avec Fernandel, "La fête à Henriette" est un film tout à fait surprenant par la liberté de sa mise en scène. Un film quasi expérimental pour l'époque. Un film qui s'écrit en directe devant le spectateur au fur et à mesure de l'inspiration de deux scénaristes que tout oppose et qui mènent souvent leurs personnages dans des imes scénaristiques. Une mise en abîme du monde du cinéma à la Tex Avery qui permet à ses scénaristes de s'am à mélanger tous les genres, de la romance au meurtre, en ant par l'érotisme ou le néo réalisme. Le film multiplie ainsi les références avec un premier scénariste, plutôt issue du réalisme poétique du cinéma français des années 30, qui veut de la romance et du réalisme; qui s'oppose au second plutôt amateur de films à suspens et à sensations, qui voit le vice à chaque coin de rue. On trouvera ainsi pelle-mêle des références à Marcel Carné, René Clair, Alfred Hitchcock, Orson Welles, au "Petit monde de Don Camillo" le célèbre film précédent de Duvivier.
Mais si on remarque encore le film de nos jours, c'est surtout pour la façon dont il est filmé. De plans très communs volé dans les rues de Paris lors de bals d'un 14 juillet, la caméra peut se mettre soudain à virevolter dans des séquences aux cadres totalement débullés et aux perspectives vertigineuses. Une sacré leçon de maîtrise technique de l'image.
Trop hors norme pour son époque, le film n'eut pas un grand succès. Souvent considéré à tort comme un simple exercice de style de la part de son réalisateur. Heureusement le film a été redécouvert depuis et réhabilité parmi les plus grands films de Duvivier.