Epiphanie
Ou comment, en deux heures et dix minutes, un réalisateur de films d'animation remet au goût du jour l'actioner décomplexé. Faisant fi du scénario inconsistant (et c'est bien là le principal problème...
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le 14 déc. 2011
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7
Les membres de l'équipe Mission Impossible dérobent à des malfaisants les codes de lancement des ogives nucléaires russes mais se les font barboter aussi sec par une tueuse à gages prête à les revendre à un scientifique suédois cinglé qui désire déclencher une bonne petite Apocalypse afin de remettre les compteurs à zéro.De Budapest à Moscou et de Dubaï à Bombay,les vaillants ricains vont courir après ces foutus codes afin d'éviter la catastrophe.Après un troisième épisode médiocre signé du baltringue J.J. Abrams,le niveau de la franchise inspirée de la vieille série télé remonte en flèche avec cette quatrième mouture fabriquée par le cinéaste d'animation Brad Bird,qui réalise là son premier film live pour le cinéma.Abrams est toujours présent en tant que producteur via sa société Bad Robot Productions,associée à la TC Productions de Tom Cruise,la vedette du show.Josh Appelbaum et André Nemec,également coproducteurs de l'oeuvre,ont écrit un excellent scénario qui parvient à transcender l'histoire usée du McGuffin que se disputent les héros et le traditionnel méchant qui veut détruire le Monde en inventant un festival de scènes totalement dingues et de personnages forts,le tout défilant à un bon rythme qui ne laisse pas trop de place à la réflexion concernant l'invraisemblance évidente du script.La musique tonique de Michael Giacchino accompagne efficacement cet enchaînement de poursuites haletantes,de meurtres impitoyables,de cascades vertigineuses, et les impostures sophistiquées qui sont la spécialité de la team M.I..Les morceaux de bravoure faramineux illuminent l'écran sans débander devant la caméra inspirée d'un Bird qui multiplie les plans imparables avec une impressionnante aisance.Des angles acrobatiques à foison,une grammaire cinématographique déclinée sous toutes ses formes,de la lisibilité et du rythme,tout ceci s'accorde parfaitement aux circonvolutions d'un scénario inventif à souhait.On est comme d'habitude sur de la narration à la James Bond mêlant violence hard,déplacements à travers la planète et batailles acharnées pour la détention de l'objet magique à s'approprier,avec en plus le déploiement technologique d'agents américains capables de mystifier n'importe qui avec leur matériel de pointe et leurs ruses élaborées.Les séquences décoiffantes sont légion,avec en point d'orgue celles se déroulant dans la Tour Burj Khalifa de Dubaï,l'édifice le plus haut du Monde.Les manoeuvres extrêmement astucieuses des héros pour feinter les affreux donnent le tournis,et les cabrioles de Hunt sur les parois de verre de l'hôtel constituent un sommet de spectaculaire,suivi d'une incroyable poursuite dans une tempête de sable.Il faut avouer que c'est parfois too much,les auteurs n'y allant pas avec le dos de la cuiller,comme dans les très excessives scènes moscovites comprenant une évasion de prison peu crédible par émeute interposée,la destruction d'une partie du Kremlin,où apparemment on entre comme dans un moulin, et l'assassinat en pleine capitale russe d'un ministre américain.La conclusion du film laisse aussi un goût amer avec l'inévitable facilité du personnage mort et ressuscité.Sinon les protagonistes existent puissamment et bénéficient d'interprétations de qualité,à l'image d'un Tom Cruise qui s'éclate visiblement à enquiller sans relâche les exploits physiques.Jeremy Renner est fantastique en analyste de la CIA diablement performant sur le terrain,et Simon Pegg assure dans son numéro bien rôdé de petit rigolo de service doublé d'un geek de génie.Quant à Paula Patton,actrice sans grand charisme,elle compense par des courbes des plus affolantes.Michael Nyqvist est très bon en antagoniste de service,jouant subtilement un psychopathe qui pense bien faire en rayant de la carte une importante partie de l'Humanité,campant une sorte d'écolo certes radical mais dont on peut comprendre les motivations.Notre Léa Seydoux nationale est une tueuse froide et vénale idéale,de surcroît très sexy.L'Indien Anil Kapoor,le formidable animateur télé de "Slumdog Millionnaire",est fort réjouissant en nabab cupide et queutard,et le Russe Vladimir Machkov formidable en agent popof teigneux,dommage qu'on ne soit pas près de le revoir en-dehors de ses frontières vu qu'il a l'outrecuidance de soutenir son président.Tom Wilkinson est vite dégagé de la piste en ministre de la Défense exécuté,tandis que Ving Rhames et Michelle Monaghan se contentent de brefs caméos.Notes et critiques de films de Brad Bird publiées précédemment:"Les indestructibles 2"-8,"A la poursuite de demain"-2,"Les indestructibles"-6.Moyenne:6.
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Créée
le 21 mai 2025
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Ou comment, en deux heures et dix minutes, un réalisateur de films d'animation remet au goût du jour l'actioner décomplexé. Faisant fi du scénario inconsistant (et c'est bien là le principal problème...
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le 14 déc. 2011
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Il y avait quelque chose d’assez réjouissant dans cette réactivation de la franchise en 2011, initiée par une jolie version de De Palma 15 ans plus tôt et plus ou moins malmenée par la suite. Aux...
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le 24 févr. 2016
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J'appellerais bien Brad Bird de tous les noms d'oiseaux. Voilà la preuve (s'il en fallait une) que réaliser des films Pixar et faire du cinéma avec des vraies caméras et des ( ... ) acteurs sont deux...
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le 5 avr. 2012
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