Robin de Locksley,nobliau anglais,est réquisitionné pour les Croisades et lorsqu'il revient,des années plus tard,c'est pour constater que son château et ses terres ont été confisquées par le shérif de Nottingham et que sa fiancée Marianne,le croyant mort,s'est mariée avec un autre.Quelque peu énervé,il se transforme en justicier masqué et vole l'or extorqué par le shérif aux habitants pour le distribuer aux pauvres,créant une situation explosive qui ne va faire que dégénérer.Il faut vraiment être gonflé pour continuer à sortir encore des "Robin Hood" au cinéma tant le concept a été pressuré jusqu'à plus soif.Au départ était une légende médiévale anglaise transmise par la tradition orale,qui a ensuite fait l'objet de romans à partir du 14ème Siècle.Plus tard viendront des flopées d'adaptation à l'écran,le héros étant incarné par des pointures comme Douglas Fairbanks,Erroll Flynn,Sean Connery,Kevin Costner ou Russell Crowe,entre autres.Huit ans après la version Ridley Scott,Lionsgate et la boîte de Leonardo DiCaprio Appian Way décident donc de remettre ça.La réalisation a été confiée à Otto Bathurst,un British dont ce n'est que le deuxième film,et vogue la galère.On ne peut pas reprocher aux scénaristes de n'avoir pas innové,après tout il n'aurait servi à rien de copier-coller les films précédents,mais l'embrouillaminis qu'ils nous dépotent est des plus déconcertant tant ça mélange tout et n'importe quoi.Bathurst filme plutôt bien,avec beaucoup de recherche dans la composition des plans et les mouvements d'appareils,un travail qui fait notamment la part belle aux contre-plongées et aux plans subjectifs.Hélas c'est en partie gâché par un montage trop rapide et heurté qui rappelle les films de kung-fu,du reste une firme de Hong-Kong coproduit l'oeuvre.C'est d'ailleurs le gros problème du film,cette propension à bouffer à tous les râteliers pour aboutir à un bordel monstrueux.On a par exemple un curieux mix dans le visuel qui se veut anachronique mais pas trop,utilisant des décors et des costumes généralement médiévaux mais parfois parsemés de touches de modernité.La narration est tout aussi confuse et référentielle,avec un début mentionnant les Croisades,comme dans "La rose et la flèche" ou "Robin des Bois,prince des voleurs",suivi d'un entraînement à la Rocky pour devenir Legolas.Après on e du côté de chez Zorro et ça se termine par la course de chars de Ben-Hur.Les mecs nous font de tout et les personnages ent également à la moulinette du remake en folie.Robin en tête,qui est ici un abruti de première classe.Au début,c'est un queutard immature qui ne pense qu'à baiser sa copine,puis un salopard de traître qui se retourne contre ses compagnons d'armes aux méthodes pas franchement humanistes,le mec n'a apparemment pas compris qu'il est à la guerre et pas à Disneyland.Il ne doit d'avoir la vie sauve qu'au fait que c'est un aristocrate,et bizarrement il est renvoyé en Angleterre où on le laisse libre,on lui redonne même son fief,ce qui est une nouveauté dans cet univers robinhoodesque.A partir de là,le gars se mue en une sorte de pantin qui écoute toujours le dernier qui a parlé.Il suit les conseils de tout un chacun,qu'il s'agisse de son pote arabe Jean,de son ex Marianne,du nouveau mec d'icelle Will,du moine Tuck,bref ce n'est pas la personnalité qui l'étouffe,ce qui ne l'empêchera pas de triompher de tous les obstacles.Marianne n'est plus une noble mais une roturière pouffiasse,Jean est devenu un rebeu joué par un black,Tuck est infiltré chez Nottingham et Will est le Karl Marx de la zone moyenâgeuse.Du coup on n'ira jamais se promener dans les bois,le titre est une arnaque,Robin préférant copiner avec le shérif pour mieux lui niquer le bénéfice.Sur le fond c'est assez confus aussi,même si on discerne un discours progressiste à base d'aristos qui empapaoutent les orphelins avec des balais,d'anglais ignobles qui sans raison massacrent les sarrasins et volent leurs territoires et de complotistes qui veulent renverser le roi en finançant les Arabes afin qu'ils gagnent la guerre,avec la complicité de l'Eglise tant qu'à faire,le Vatican tirant les ficelles dans l'ombre.Comme toujours,tout n'est pas faux là-dedans,mais c'est tellement manichéen et grossièrement dégluti que ça prête surtout à rire.Le casting n'est pas non plus à la hauteur.Taron Egerton dans le rôle principal confirme ce qu'on avait vu dans les "Kingsman",à savoir son manque de talent et son absence de charisme,ce que n'arrange pas une tête à claques inable.Jamie Foxx n'est guère convaincant en guerrier arabe manchot,pas plus qu'un bien pâle Ben Mendelsohn en méchant shérif pas fufute.Eve Hewson,la fille cagole de Bono,a plus l'air d'une pute à l'étalage que d'une héroïne romantique et Jamie Dornan,le Grey des "50 nuances",fait vaguement pitié en trotskiste du pauvre.F. Murray Abraham,spécialiste des emplois de fumiers,tient bien son cardinal manipulateur,et les inconnus Tim Minchin,qui joue Tuck,et Paul Anderson,l'officier sans états d'âme Ginsbourne,s'en sortent fort bien.