Jeunes Mères
6.1
Jeunes Mères

Film de Luc Dardenne (2025)

Jeunes Mères (2025) des Dardenne : Trop de pathos et de misérabilisme. Désolé.

🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/s7JFbeg0GcA

🔴 Pour découvrir ma critique vidéo complète, copier/coller "cinéma sans fard + Jeunes Mères" sur YouTube !

👉 Et s'abonner à cette chaîne Youtube où je publie régulièrement ces articles, pour n'en rater aucun !🔴

On aurait voulu s’y accrocher — à une voix, à un souffle, à quelque chose qui dée le simple constat. Mais tout est là, écrasé d’avance. Jeunes mères, c’est un film qui semble se regarder pleurer, qui presse l’âme comme une éponge usée en quête de comion tiède. Jean-Pierre et Luc Dardenne savent filmer la détresse, nul doute là-dessus, mais cette fois, le vertige est forcé, les silences bavards, les regards chargés de détresse comme si le monde entier ne tenait plus qu’à une ficelle molle. Une jeune femme, trop jeune sans doute, accouche dans l’ombre sociale, et autour d’elle, tout se rétracte. Pas de miracle, juste la survie, le jour après l’autre. Encore. Toujours.


Il y a ce gris persistant, cette texture rugueuse qui a fait la patte des Dardenne — caméra à l’épaule, visages écorchés, durée suspendue à rien — mais ici, l’authenticité finit par suinter l’artifice. Chaque plan semble hurler “regarde comme c’est dur”, comme si le cinéma devait justifier sa gravité en multipliant les larmes. On ne doute pas un instant que la réalité montrée existe — le problème, c’est qu’elle est mise en scène avec une insistance telle qu’elle semble parfois trahir ce qu’elle veut défendre. Les actrices tiennent, oui, surtout la jeune protagoniste (trop jeune, là encore), le corps affaissé, les gestes incertains. Mais l’émotion finit par tourner à vide, comme une plainte trop souvent répétée pour encore vibrer juste.


Il y a quelque chose de curieusement plat dans cette abondance de souf. Le pathos, ici, ne surgit pas : il s’installe, pèse, s’étale, jusqu’à tout engluer. Et cette esthétique du dénuement, si forte chez les Dardenne quand elle s’ancre dans la pudeur, semble ici tourner à l’épuisement — une manière de cre encore et encore la même veine sociale jusqu’à la rendre stérile. On comprend le geste, mais il nous lasse. On devine l’intention, mais elle se noie.


Jeunes mères ne triche pas, non — mais il insiste. Et ce trop-plein d’humanité broyée finit par perdre le spectateur : pas d’ouverture, pas de mouvement, juste la répétition des douleurs dans un huis clos sans air. Ce n’est pas un film malhonnête. C’est un film qui s’oublie dans son propre cri.

5
Écrit par

Créée

le 25 mai 2025

Critique lue 171 fois

4 j'aime

Le-Général

Écrit par

Critique lue 171 fois

4

D'autres avis sur Jeunes Mères

Naître parent trop tôt !

Le film le plus récent que j'avais regardé des frères Dardenne était jusqu'ici Le Silence de Lorna. C'est dire si je suis un acharné de leur cinéma. J'avoue mépriser leur tendance à se complaire un...

Par

le 26 mai 2025

15 j'aime

6

Construire sa vie

J'ai bien aimé ce Jeunes mères, bien qu'un peu misérabiliste par moments mais c'est une œuvre profondément humaniste avant tout, sans qu'il ne donne une bonne réponse sur ce que c'est que devenir une...

Par

le 23 mai 2025

5 j'aime

Du même critique

Chef-d’œuvre ou exercice de style ...

Paolo Sorrentino ... ce cher poète du spleen napolitain qui filme la vie comme un songe et les songes comme une publicité de parfum hors de prix. Avec Parthenope, il récidive, et le pire, c'est qu'on...

le 13 mars 2025

13 j'aime

4

Comme une veste sur mesure : impeccable mais sans cette imperfection qui la rendrait inoubliable ...

_______Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes: https://youtu.be/EN8RljojZCE_______ Si non:The Insider… Un film d’espionnage signé Soderbergh. Une promesse d’intelligence, d’élégance, et –...

le 13 mars 2025

12 j'aime

2

Comme une messe en latin : fascinant pour les initiés, soporifique pour les autres ...

🔴Pour le lecteur pressé, en moins de 3 minutes : https://youtu.be/Vz9_aEPsJHo🔴 Pour découvrir ma critique vidéo complète, copier/coller "cinéma sans fard + Conclave" sur YouTube !👉 Et s'abonner à...

le 28 févr. 2025

12 j'aime

6